La saison des confitures bat son plein, courte, mais tellement
riche de plaisir et d'audace. 15 juin–15 septembre. Il y a bien quelque
jours sacrés en février (oranges amères obligent), mais seule une
poignée d’amateurs éclairés ne les consacre pas aux sports d’hiver. La
saison est si courte qu'il n'est pas question de lui sacrifier une
séance de bain de mer, une partie de tennis ou même un tripotage
thalassothérapique. Il faut faire des confitures et les faire soi-même.
Le principe est simple :
acheter les fruits, le sucre, préparer les macérations, faire cuire,
mettre en pot, fermer, étiqueter.
Ensuite, il suffit de respecter
quelques règles de base : choisir des fruits de toute première qualité,
du sucre bien blanc, bien pur, réparti en parts égales, et que l'on fait
cuire ensemble. C'est en confiturant qu’on devient confiturier. Inutile
de connaître par cœur le « Livre des confitures » de Nostradamus ou les
préceptes d’Olivier de Serres, seule importe l'imagination.
Pendant la période bénie de l'été, on peut étendre à tous les mélanges,
toutes les intrépidités. Fraise, groseilles, rhubarbe. Citre, citron
vert, framboise et grosse prune. Dans les sirops aussi, tous les excès
sont tolérés : romarin, thym, sauge, citronnelle, menthe poivrée. On
peut enfin user d’épices, mais toujours avec modération : poivre,
cannelle, gingembre, clou de girofle. La délicatesse des saveurs mêlées,
le luxe et le raffinement des couleurs, l'originalité des consistances,
l'appréhension de la découverte : dans une confiture, tout comble le
goût, la vue, l'odorat et l'intelligence.
Jean-Pierre Coffe
La poésie des confitures
Cet été, notre choix s'est limité aux abricots, mûres et melon (une première !).
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