Novembre…
Je n'ai jamais aimé ce onzième mois de l'année…
Les jours diminuent encore de 1 h 17 mn sur l'almanach de la factrice,
la forêt se défait de ses belles couleurs,
les feuilles ne se ramassent plus à la pelle mais avec de bruyantes souffleries,
dans le froid du matin nous essayons d'accrocher des rêves de printemps,
le temps s'étire et s'écoule avec langueur et parfois monotonie,
au long sommeil de la nature, le quotidien semble se résigner…
voici que novembre en cette année très particulière
se fait charmant, délicieux, coloré, séduisant…
avec des lumières chamarrées, des douceurs inhabituelles…
Plusieurs petites escapades se profilent en ce dernier week-end de novembre :
d'abord filer vers les marais du côté de Hiers/Brouage le long du canal de la Seudre
à la Charente appelé aussi canal de Mérignac pour y découvrir l'île d'Erablais…
Marcher entre eau et pâturages, apercevoir des hérons cendrés,
entendre quelques plongeons humides de ragondins…
depuis notre arrivée en Charente-Maritime…
Combien de pique-niques cet été du côté de Port des Barques
d'où nous revenons immanquablement avec quelques huîtres,
les meilleures qui soient dixit Marie-Louise ?
Avant de nous approcher de la fameuse passe,
nous réservons quelques précieux coquillages à déguster au retour…
Et ce dernier dimanche de novembre, dès onze heures, nous voici
éclaboussés de lumière sur le chemin conduisant jusqu'à l'île…
L'horizon est déjà bien illuminé, une brise rafraîchit le museau,
nos pas s'amusent entre sable et galets jusqu'aux carrelets immobiles
dressés tels des tours de guet surgis des flots retirés…
Silencieusement les heures s'évaporent entre terre et ciel
la joie des couleurs du jour grandit au fur et à mesure ;
Novembre est bien là mais notre joie monte jusqu'au bleu du ciel
chassant toute mélancolie ou écharpes de brume…
Une pomme, une clémentine tirées du sac,
un salut à Fort Boyard, à Oléron ombre chinoise dominicale,
il nous faut rebrousser chemin car les flots déjà
remontent à l'assaut du serpentin de sable et de galets…
Les robes bleues des cabanes fières
se mirent sans cesse et flattent
nos yeux épris d'ombre et de rutilance
dans des senteurs pleines de nonchalance…
Bourcefranc le Chapus, autre lieu chéri de nos escapades iodées…
Aussi, puisque novembre nous sourit, nous filons jusqu'aux parcs à huîtres
du côté de Daire, en direction de la Pointe des Chardons,
là où les cabanes très colorées se mirent dans les eaux tranquilles des étiers…
Nos yeux cheminent , comme suspendus hors du temps,
comme hors saison, prêts à accueillir d'autres espaces…
Une plénitude liquide comme une ode aux ténèbres nous accueille
nous marchons sur des tapis de sable et de coquilles sèches
entre le pont sur la Seudre et celui de l'île d'Oléron gisant dans l'ombre…
Une pleine lune, surgie sur la route du retour, souligne l'exception
de ces trois derniers jours d'un mois de novembre printaumnal *…
* terme né sur le clavier de Jean-Yves
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire